Intervention post-crise, le master GCRN se mobilise
La paisible commune de Lamalou-les-Bains (Hérault, France) a été le théâtre d'une violente inondation dans la nuit du 17 au 18 septembre 2014 du au débordement du ruisseau la traversant, le Bitoulet.
LE POINT GEO
En raison d'un violent orage, phénomène fréquent dans la région à l'approche de l'automne que l'on nomme "épisode cévenol", les intenses précipitations ont fait brusquement monter la hauteur des cours d'eau, normalement très bas suite à la sécheresse estivale. En raison d'un manque d'entretien des berges du Bitoulet, des branches et autres débris se sont accumulés à certains endroits, formant des barrages. Ceux-ci n'ont pas pu résister à l'ampleur du débit des cours d'eau et ont donc cédé, provoquant un embâcle qui a littéralement déferlé sur les communes en aval, dont Lamalou-les-Bains. Au sein de celle-ci, une vague de deux mètres s'est formée et a inondée l'ensemble des habitations et infrastructures se trouvant à proximité du cours d'eau.
Bilan : 4 morts à Lamalou, dont 3 se trouvaient au camping municipal jouxtant le Bitoulet. L'embâcle a tout emporté : voitures, campings-cars, et tout type d'objets pris dans cette vague de boue déferlante.
[Source: FranceTv Info ; Midi Libre]
Dans le cadre de l'association Globe All Risks, rattachée au master Gestion des Catastrophes et des Risques Naturels (GCRN) dont je fais parti, nous avons décidé de nous rendre sur place le samedi 20 septembre à titre de bénévoles afin de prêter mains fortes aux sinistrés dans leur tâche de déblayage. Une trentaine d'étudiants du master GCRN ont pu participer à l'opération.
Pour certaines habitations situées au bord du Bitoulet, l'eau a inondé la quasi-totalité du rez-de-chaussée, laissant des traces bien visibles sur les murs des maisons. A l'intérieur de l'habitation, le résidu de boue atteignait parfois 20 cm. La première opération consistat alors à vider l'entièreté de la maison de ses meubles et effets personnels souillés par la boue. Puis, armés de pelles et de seau, il fallut évacuer toute la boue avant que celle-ci ne sèche et ne puisse plus être enlevée. Un tas de boue a donc été formé provisoirement au fond du jardin lors de l'opération de nettoyage. Cependant, cette boue devait être évacuée sous peine de ré-envahir la maison lors de la prochaine pluie. Elle fut donc chargée dans un camion à l'aide de petits seaux que l'équipe se passa, formant une chaine humaine entre le tas et le camion.
C'est en se rendant sur le terrain et en constatant les dégâts que l'on s'aperçoit qu'il faudra bien plus que quelques jours de travail et une poignée de bénévoles pour remettre le village en état. En effet, il aura fallu toute une journée et la mobilisation de toute une équipe pour débarrasser une seule maison de ce mélange eau/boue malodorant. Or, des dizaines d'habitations ont subi le même sort. Quelques jours après la catastrophe, les médias seront passés à autre chose, ce qui fera croire à la plupart de l'audimat que la crise est à présent loin derrière. Or, pour Lamalou-les-Bains, la route vers le rétablissement est encore long.
Cette journée d'entraide nous aura donc été bénéfique aussi, car elle nous aura permis de nous rendre compte de certaines réalités non visibles au travers des images médiatiques. Les journaux décrivent les évènements, comptent les morts, les blessés, le nombre de sans-abris ou encore le montant total des dégâts, mais ne font pas toujours état du travail qu'il y a à accomplir pour se remettre d'une catastrophe naturelle, du nombre d'heures, du besoin de bénévoles et de dons. Les étudiants du master GCRN ont été heureux d'avoir pu participer à ce travail post-crise et espèrent leur avoir apporté autant que cette expérience leur aura appris.